Les matières minérales sont constamment présentes sur les chantiers. Ainsi, tous les jours, les ouvriers et les artisans (ainsi que les amateurs de bricolage) s’exposent à différents types de poussières (plomb, bois, ciment…).

Pourtant, l’inhalation fréquente de ces poussières peut provoquer des atteintes respiratoires et pulmonaires, qui sur le long terme, peuvent s’avérer extrêmement graves.

Pour vous protéger au maximum et protéger vos salariés, vous devez prendre les mesures nécessaires. Vous pouvez par exemple investir dans des équipements de protection. Mais quelles sont donc ces protections ? Je vous présente les meilleures protections pour les travailleurs intervenant sur un chantier poussiéreux.

Ce que dit la loi sur les chantiers poussiéreux

Le Code du travail stipule que pour protéger ses ouvriers de chantier, tout employeur doit prendre les mesures de prévention nécessaires contre les maladies. Les maladies causées par les poussières en font ainsi partie. Cette loi fixe des valeurs limites d’exposition à la poussière ou VLEP.

Protections pour chantier poussiéreux

Il faut noter que la plupart de ces poussières comprennent des agents CMR (cancérigènes, mutagènes reprotoxiques). Pour évaluer les différents risques encourus par les travailleurs, surtout dans le secteur de la construction, la loi prévoit certaines démarches à suivre.

Les démarches de prévention des risques causés par les poussières

La première étape durant l’évaluation des risques de ces poussières est le repérage des divers produits CMR. Cette démarche se fait systématiquement dans toutes les situations de travail susceptibles de présenter une certaine exposition à la poussière.

Cette première démarche implique la substitution ou la suppression des agents chimiques pouvant être dangereux pour les travailleurs sur le chantier. Si ces actions sont impossibles, la réduction des agents CMR à un niveau plus bas que le seuil recommandé est fortement conseillée.

Cette étape est cruciale, car même à très petite dose, ces agents peuvent provoquer des effets néfastes graves sur la santé des travailleurs. Cette réduction peut être atteinte par quelques dispositions prises par l’employeur comme :

  • la mise en place de mesures de protection individuelle : il s’agit surtout d’acheter des équipements individuels, comme ceux proposés sur https://fipcenter.com, un site de référence en matière d’équipements de chantier,
  • le travail dans un système clos,
  • la mise en place de différentes mesures de protection techniques et collectives : encoffrement, mécanisation de certaines étapes des travaux, etc.
  • la mise en place de différentes mesures organisationnelles : réduction du nombre de travailleurs, etc.
  • la mise en place de mesures d’urgence et de mesures d’hygiène.

Selon les réglementations en vigueur, il faut contrôler ces valeurs limites une fois par an. Cela ne vous empêche pas pour autant de planifier des contrôles en cas de changement dans les activités du chantier. Cela concerne surtout les changements susceptibles de présenter des conséquences néfastes sur la santé des travailleurs.

Le dépassement des valeurs limites entraîne l’arrêt de travail du poste concerné jusqu’à la mise en application des mesures correctives. Il est à noter également qu’une personne exposée à des agents CMR doit bénéficier d’une formation ou d’une sensibilisation pendant ou avant les actions conduites.

La valeur limite d’exposition à la poussière requise

Pour la silice cristalline, la VLEP est de 0, 1mg/mètre cube. Pour la poussière de bois, la limite est de 1mg/mètre cube. Pour le plomb, la VLEP est de 0,1mg/mètre cube et l’amiante 10 fibres/litre. Ce dernier n’est pas visible à l’œil nu, car les particules sont très fines.

Lorsque vous travaillez sur un chantier poussiéreux, vous devez en effet être conscient d’une chose : les poussières ne sont pas fines. Par conséquent, la vigilance devra être au maximum. Cette exposition à la poussière est mesurée pendant 8 heures de travail et la non-conformité aux réglementations entraîne des sanctions.

Les différentes caractéristiques et dangers causés par les poussières minérales

Il existe différents types de poussières. Toutefois, chaque poussière minérale est composée de très fines et solides particules. Généralement, leur diamètre est inférieur ou égal à 100 microns et elles restent dans l’air.

Protections des travailleurs sur les chantiers

Aussi appelées fibres, ces particules, une fois dans l’air, peuvent être composées de particules chimiques avec une granulométrie différente. Cette composition de minéraux présente un danger pour la santé des travailleurs. Certaines maladies peuvent en effet être pathologiques et d’autres vraiment incurables.

L’amiante

L’amiante bleu ou blanc est un silicate calcique ou magnésien. Ses principales propriétés sont la résistance à la chaleur, à des produits chimiques et à l’abrasion. L’amiante est présent dans :

  • les différents matériaux de construction,
  • les matériaux isolants,
  • les joints,
  • les garnitures.

L’amiante figure parmi les produits cancérigènes. Malgré cela, par la méconnaissance de ses risques, les constructeurs ont beaucoup misé sur ces produits (substances) dans la construction des immeubles anciens. Précision : l’utilisation d’amiante ou de fibre d’amiante est formellement interdite dans les nouvelles constructions, les plaques ondulées ou encore la rénovation de toiture.

La silice

La silice SiO2 est un minéral qu’on trouve beaucoup dans l’écorce terrestre. Parfois libre et parfois combinée, elle se trouve plus précisément dans tous les types de roches. Les caractéristiques de la silice sont :

  • son insolubilité dans l’eau,
  • sa résistance à la chaleur,
  • sa résistance aux chocs.

S’il y a plusieurs sortes de silice, la silice cristalline est l’une des poussières les plus dangereuses pour la santé. Les poussières de silice inhalées se nichent en effet directement au niveau des poumons, entraînant ainsi une inflammation des muqueuses pulmonaires. Plus tard, cela peut provoquer une maladie respiratoire grave.

L’argile

On utilise généralement l’argile pour fabriquer des briques, des tuiles, de la porcelaine et des objets en céramique. Les poussières d’argile sont dangereuses pour la santé. En réalité, l’extraction ou la démolition des objets en argile provoque la dispersion de fines poussières, et ce, en très grande quantité.

Ces dernières vont se loger dans le nez et provoquer une rhinite ou une inflammation importante de la muqueuse nasale. Il est à noter que l’argile accompagnée de silice libre peut provoquer une silicose importante.

Le calcaire

Le calcaire est présente dans les différentes pierres à bâtir. Mais il peut également être broyé et utilisé dans la composition des ciments et de la chaux. La plupart des ciments résultent d’un mélange de calcaire et d’argile avant calcination, broiement et tamisage.

On retrouve principalement les poussières de calcaire (et ses dérivés, comme le ciment séché) dans les chantiers de construction. De nombreuses études montrent qu’elles présentent de gros risques pour l’appareil respiratoire. Elles peuvent être à l’origine de différentes maladies, comme la rhinite, la bronchite et l’asthme.

Le gypse

Le gypse est aussi connu sous le nom de sulfate de calcium hydraté. On en trouve fréquemment dans les chantiers, notamment les chantiers de construction. On utilise le gypse pour fabriquer de la peinture, du papier et du plâtre.

En d’autres termes, les travailleurs les plus exposés sont les plâtriers ainsi que les artisans peintres. Parce qu’ils seront en contact permanent avec les poussières de gypse, ils s’exposent à d’énormes risques de maladie des voies respiratoires.

Lorsque les fines particules de gypse franchissent la cavité nasale, elles s’attaquent en effet à la trachée et ensuite aux poumons. L’inhalation beaucoup trop fréquente de ces poussières de gypse provoque l’asthme et la pneumopathie.

Les fibres minérales naturelles

Les fibres minérales naturelles se présentent sous différentes formes. On les utilise pour substituer l’amiante dans la construction. Toutefois, ces fibres naturelles sont aussi nocives pour la santé des travailleurs de chantier. Elles entrent souvent dans la composition des matériaux d’isolation. Il s’agit par exemple :

  • des fibrociments,
  • des revêtements muraux,
  • des plaques d’isolation thermique.

Il n’est également pas rare que l’on se serve des fibres minérales naturelles pour renforcer certains matériaux de construction comme le plastique, le caoutchouc, le ciment ou encore le plâtre. Après inhalation prolongée, les poussières de fibres minérales naturelles peuvent provoquer une irritation des voies respiratoires dans sa partie supérieure. Les plus atteints sont le nez, la gorge et le larynx. Notez que les fibres minérales naturelles font aussi partie des produits cancérigènes.

Les laines minérales

On préconise l’utilisation des laines minérales dans la fabrication de certains matériaux de construction, comme l’isolation thermique et acoustique. Elles s’avèrent particulièrement efficaces pour isoler parfaitement les murs, les combles, les sols, les toitures, les terrasses, etc.

Elles servent aussi à protéger les habitations ainsi que les bâtiments collectifs des incendies. Certes, les laines minérales peuvent remplacer l’amiante. Toutefois, elles présentent des risques non négligeables pour la santé. Elles ne sont pas cancérigènes, mais elles peuvent très bien provoquer des irritations au niveau des voies respiratoires.

Les autres poussières minérales

Les autres poussières minérales dangereuses pour la santé sont :

  • le talc (utilisé essentiellement dans les produits sanitaires),
  • le spath fluor,
  • le corindon (utilisé comme abrasif).

Les situations professionnelles à risques

Que ce soit sur un chantier de construction ou un chantier de démolition, certaines situations professionnelles sont plus exposées que d’autres. Les métiers les plus exposés aux poussières de chantier sont les maçons, les façadiers, les plâtriers, les couvreurs et les carreleurs.

Les différentes mesures de prévention des maladies respiratoires sur les chantiers poussiéreux

Parce que la santé passe avant tout, il est important de prendre les mesures nécessaires pour se protéger des poussières sur les chantiers. Voici quelques astuces.

Investir dans un système de ventilation performant

Il existe deux types de ventilation :

  • le premier capte les poussières à la source et les aspire dès leur émission. Il s’agit d’un outil relié à un aspirateur ou à un autre appareil ayant le même rôle,
  • la ventilation générale.

Cette dernière permet de balayer par une extraction d’air les poussières résiduelles. Elle peut très bien compléter d’autres mesures de prévention.

Traiter les poussières par voie humide

Le choix du dispositif varie essentiellement selon l’environnement (extérieur ou intérieur, risque d’incident…). Le traitement des poussières par voie humide consiste notamment en une brumisation légère. Ce type de traitement est vivement conseillé en cas de vent.

Pour mener à bien cette opération, vous devez disposer d’un appareil à la fois mobile et léger. La plupart des modèles disponibles sur le marché fonctionnent sans électricité. Ils permettent d’humidifier efficacement et rapidement les gravats.

Former et informer les travailleurs

Sur les chantiers, les risques sont innombrables. Pour les éviter et pour que les travailleurs y soient moins exposés, l’employeur doit mettre en place une ou plusieurs campagnes de sensibilisation, de formation ou d’information en interne. Les travailleurs doivent connaître en détail leur situation de travail, les risques afférents ainsi que les moyens de prévention à adopter.

Fournir différentes protections contre les poussières

Pour leur protection, les travailleurs doivent porter des équipements spéciaux et individuels. Il arrive en effet que les mesures de prévention ne résolvent pas le problème des chantiers poussiéreux. Par conséquent, le port d’équipements de protection dédiés reste la solution la plus efficace. Ces équipements ne sont autres que le masque, la combinaison et les lunettes de protection.

Les masques pour une protection optimale

Pour s’adapter à toutes les demandes et surtout pour garantir aux travailleurs une protection optimum, les masques se déclinent sous différentes formes.

Le masque bagatelle

Le masque bagatelle est un demi-masque doté d’une cartouche. Ce dernier filtre l’air dans les endroits très poussiéreux. Je vous le recommande pour protéger les travailleurs qui manipulent les poussières, les substances chimiques et les peintures.

Protections des travailleurs

Le demi-masque

Les demi-masques sont jetables. Ils ont pour principal rôle de protéger un individu contre les actions nocives des poussières sur les chantiers. Les demi-masques contiennent des filtres aérosol. Mais leur efficacité diffère selon leur degré de filtrage.

Par exemple, les masques FFP1 offrent une protection accrue contre les produits n’ayant pas de toxicité spécifique. Ils empêchent surtout l’inhalation des poussières gênantes. Dans cette catégorie, on retrouve :

  • les poussières de bois très tendre,
  • les poussières de raie,
  • les poussières de ciment,
  • les poussières de marbre.

Pour ce qui est de leur efficacité, ils bloquent 80% des particules. Les masques FFP2, quant à eux, protègent contre les poussières moyennement toxiques. Cela inclut les poussières de bois dur, les poussières de cuivre, les fumées métalliques. Il arrête au grand minimum 94% des particules.

Enfin, les masques FFP3 peuvent vous protéger efficacement contre les poussières contenant des particules radioactives et dangereuses, comme l’amiante. Ces masques présentent un niveau de filtrage remarquable. La preuve, ils sont efficaces à 99%. Ils empêchent surtout la pénétration des particules, des plus grandes aux plus petites.